L'étonnant mot allemand Schadenfreude rassemble la joie (Freude) et le malheur (Schaden). Il définit la sensation de jubilation qu'on peut ressentir lorsqu'il arrive une déconvenue à autrui. Souvent teintée d'un petit sentiment de culpabilité, force est de reconnaître qu'une telle impression booste notre égo : on se sent bien après une petite vidéo de chutes en tous genres, n'est-ce pas ?!
Ce concept avait déjà été théorisé par Aristote avec sa version en grec ancien : l'Epichairekakia, qu'on peut traduire par la joie née du mal. Il a ensuite été repris par Spinoza, Nietzsche ou Freud. Plus récemment, les neurosciences ont démontré que des enfants de 2 ans développent déjà cette capacité de Schadenfreude.
La nature humaine semble bien cacher une joie malsaine sous couvert de compassion et ce trait est exacerbé à l'heure des réseaux sociaux...
Heureusement que le sentiment inverse de Freudenfreude existe !